L’histoire du Reiki – page 4

La guerre commence, Mme Takata est à Hawaï et elle a très peur. Bien qu’elle soit née à Hawaï, Mme Takata est d’origine japonaise. Donc, elle a peur d’avoir des ennuis en tant que Japonaise, voire même d’être déportée. De plus, elle se dit : « Non seulement je suis Japonaise mais je propose aux gens des traitements inhabituels dans un système conçu par un Japonais ». Elle sent le besoin d’être très discrète, enlève l’enseigne de sa porte et la cache au fond de la cave. (Cette enseigne a été retrouvée pratiquement 50 ans plus tard au fond de cette même cave, par hasard, par un Monsieur qui habite dans cette même maison et qui est Maître Reiki !)

Vers les années cinquante, Mme Takata recommence à donner des traitements et des initiations. Elle arrive sur le continent américain et initie de plus en plus ouvertement : rapidement, la situation redevient parfaitement calme. Elle se met alors à voyager et à initier de plus en plus. Les années passent et au début des années 1970, elle se dit :
 »Je suis toujours le seul Maître de Reiki dans le monde. J’ai déjà plus de 70 ans et bien que je sois en pleine forme, je ne vais pas vivre éternellement « .

Étant donné que Chujiro Hayashi n’était plus de ce monde et qu’elle n’avait pas maintenu de relation avec sa femme, elle ne connaissait personne d’autre qui faisait du Reiki au Japon ; elle croyait que tous les enseignants avaient disparu pendant la guerre. Sentant cette grande responsabilité peser sur ses épaules, elle commence à proposer la Maîtrise et jusqu’en décembre 1980, où elle décède d’une crise cardiaque, elle initie 22 Maîtres de Reiki.

Ces 22 maîtres de Reiki se rencontrent en 1981 et en 1982 et décident de fonder une association, organisation de soutien réciproque qu’ils appellent « L’Alliance de Reiki ». Comme toute organisation, il y a des règles de fonctionnement et il faut un Président. Mais tout le monde n’est pas d’accord avec ces règles les considérant trop dures, trop strictes et trop rigides. On suggère un Président, la petite fille de Mme Takata, Phyllis Lei Furumoto. Mais encore une fois tout le monde n’est pas d’accord avec cette proposition. De plus, on vient avec l’idée que le Président ne s’appelle pas « Président » mais, pour faire la différence entre les autres Maîtres et lui, que son titre soit « Grand Maître ». Et une fois de plus, tout le monde n’est pas d’accord avec cette idée.

Donc, une partie des Maîtres a adhéré à l’Alliance et l’autre partie a dit : « Nous nous déclarons Maîtres indépendants ». C’est à ce moment-là que l’appellation « Maître de Reiki indépendant » a commencé à être utilisée : « Nous nous déclarons indépendants par rapport à cette organisation, l’Alliance ».

Les années qui ont suivi ont été très intéressantes.
D’une part, les Maîtres de l’Alliance, malgré les prix pratiqués et les règles très strictes, ont eu une activité très intense. Ils sont devenus des enseignants de Reiki professionnels et ont fait un travail important.

D’autre part, les autres Maîtres, ceux qui se sont appelés « indépendants », ont eux-aussi fait un travail extraordinaire mais d’une façon plus flexible, plus accessible. Ils ont baissé les prix par rapport à l’Alliance, ont proposé des périodes d’attente moins longues entre les niveaux et ils ont inclus de nouveaux éléments dans la pratique et l’enseignement.

Dès 1982, le Reiki se développe à une allure qu’aucune autre technique n’avait connue, et ce, quelle que soit la technique et son origine, d’Orient ou d’Occident. À tel point que maintenant, 25 ans plus tard, des 22 Maîtres de Reiki qu’il y avait dans le monde occidental, il y en a quelques centaines de milliers. Et de quelques milliers de praticiens (tout au plus) qu’il y avait – notamment aux Etats-Unis – il y a aujourd’hui des millions de praticiens dans le monde. Tout cela, grâce à cette poignée de personnes, les 22 Maîtres Reiki du départ !

Dans le tableau de l’évolution du Reiki, ces 22 personnes ont fait un excellent travail. Nous pouvons aujourd’hui pratiquer le Reiki grâce à Mme Takata et à ces 22 Maîtres – pour cela, j’ai beaucoup de gratitude envers eux et je les honore.

II y a beaucoup de branches de Reiki et tout va bien aussi longtemps qu’on respecte l’esprit du Reiki Usui. Le problème, c’est que parfois on ajoute des pratiques et des croyances qui n’ont rien à voir avec le Reiki. Exemple : pour que le Reiki fonctionne, il faut croire (avoir la Foi), le Reiki dépend de tel ou tel « Maître », etc. Ces idées sont fausses et les croyances personnelles des praticiens n’influent en rien sur la qualité de l’énergie canalisée par leurs mains. Le Reiki est un phénomène énergétique totalement indépendant de nos croyances en tout genre et l’âge, le sexe, la religion, les études, la profession, etc. n’influencent en rien son efficacité.

Si vous avez acheté un livre ou si vous achetez prochainement un livre sur le Reiki publié avant 2002 – 2003, il est possible que vous trouviez une autre version de l’histoire du Reiki : c’est la version que Mme Takata racontait à l’époque.

Quand elle a repris ses activités après la guerre, Mme Takata a senti le besoin d’apporter quelques changements au Reiki pour qu’il soit accessible et acceptable pour les Américains de l’époque. Elle a donc simplifié l’enseignement du Reiki, a supprimé énormément de techniques et a aussi changé son histoire.

Elle disait ainsi que Mikao Usui avait été moine chrétien et qu’il était doyen de l’Université Doshisha de Kyoto. C’était deux éléments extrêmement importants : « moine chrétien », du point de vue des Américains, c’était acceptable ; il était comme eux, chrétien. « Doyen de l’Université de Doshisha de Kyoto » montre une bonne position sociale, parfaitement respectable.

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